Appartement de Bouchra Mobasheer

Elle le regarda en ouvrant de grand yeux. Son esprit, attaché au minimum de confort avait du mal à accepter une telle vérité.

- Tu... vis dans ta voiture ? C'est une blague ?

Elle ne savait plus quoi dire sur le moment. Ca lui semblait tellement... saugrenu... Il préférait avoir une voiture monstrueuse qu'un appartement... C'était bien un mec.

- Mais ca fait longtemps ? Excuse moi, mais j'ai du mal à... heu... comprendre.

Elle avait surtout du mal à cacher son hilarité. C'était tellement inattendu, étrange, puéril presque. Elle commençait aussi à voir ou allait cette conversation et la, ca allait vraiment trop vite.

Oupss. La elle avait fait une boulette. Elle se leva un peu rapidement, renversant au passage sa tasse, et lui prit le visage entre les mains avant de l'embrasser.

- Excuse moi, je ne voulais pas te froisser. C'est juste que c'est très loin de ma façon de faire.

**Allez tu vas le dire oui**

- Tu... tu es le bienvenue ici, aussi longtemps que tu veux. Et que tu nous supportes.

Elle recula le visage en souriant. Inutile de le brusquer...

- La proposition est ouverte, tu en fais ce que tu en veux. De toute façon, je te rappelle que tu m'invites à diner ce soir.

Sourire mis égrillard mis carnassier, frôlements augurant d'autre plaisir que ceux de la table, clairement Bouchra était d'humeur légère et n'était pas rassasié.

- Et promet moi de faire attention à toi.

L'orage était passé, sans les mouiller. Mais i faudrait qu'elle se souvienne qu'il pouvait être susceptible sur certains sujets, comme sa voiture ou son indépendance. Logique en fait.
La remarque sur les modèles la fit sourire, un peu tristement.

- J'ai essayée ça aussi. Ca n'a pas donné grand chose, mis à part mon ego un peu plus mis à mal. Fait moi penser à te montrer les cliché à l'occasion.

Elle pencha la tête, comme si elle réfléchissait. Elle le faisait juste lambiner un peu.

- Il faut un certain degré d'intimité pour que je les montre, tu comprends ?

Il y avait bien longtemps que cette historie était derrière elle et ca ne la gênait plus. Il fallait juste qu'elle se souvienne de ne jamais faire de politique dans les années à venir.

A la tenir comme ça, elle sentit son désir remonter en flèche. Si il continuait à la serrer comme ça, elle ne le laisserait pas se rhabiller de sitôt.

- Je pense que si... Mais si je te montre ça maintenant, on va vraiment être en retard.

Elle profitait de la caresse coquine laissant leurs bouches jouer à quelques centimètre l'une de l'autre.

- Laisse moi quelques munitions pour les soirées à venir, je ne voudrais pas que tu t'ennuies.

Elle avait soufflé ces derniers mots tout en parcourant les derniers centimètres. Et si il ne la lâchait pas rapidement, elle repousserait sa visite au SPD à cet après midi.

Sans vergogne, Bouchra profita de ce striptease inversé. La chance avait peut être tournée finalement. Peut être.
Elle se surprit à imaginer de le présenter à sa mère : "Et que faites vous dans la vie jeune homme ? Oh vous savez, madame, moi je me contente de me faire courir après par le FBI et la moitié des flics de la coute Ouest..."

**Oublie ça Boubouch, c'est ridicule**


Réveillée et rassasiée son cerveau recommençait à marcher correctement et elle comptait les difficultés qui allaient se présenter. Il y en avait un paquet !
Pour éviter de trop psychoter elle fit couler une grande quantité de café et le plaça dans un thermos.

- Tien Galaad, je ne suis pas Viviane mais voila une potion magique qui te permettra d'affronter ta journée.

Elle l'aurait regardé partir si il ne s'était pas arrêté. Quelle idée ! En deux enjambées elle était sur lui, le plaquait contre la porte et l'embrassait. Longuement. Très longuement.

- Juste pour être sure que tu reviennes, murmura-t-elle en reprenant son souffle. Sort d'ici avant que je ne t'arrache ta chemise !

Elle était à moitié sérieuse, décidément les au-revoir n'étaient pas son fort.

"Tu as si peur que ça ?"

Sans doute croyait-elle qu'il lui pose un lapin pour ce soir ou bien, elle s'attachait à lui ? En tout cas, cela était réciproque puisqu'il s'était laissé faire... Il fronca les sourcils face à ce geste qui le rendit plus heureux et légèrement nostalgique... Petite caresse sur la joue puis il ouvrit la porte, s'engouffra dans le couloir, laissant ainsi sa princesse sur le peron tandis que le chevalier s'engagea dans les escaliers

=> Somewhere ^^

- Oui, terrifiée répondit-elle à la porte qui venait de se fermer.

Elle laissa passer quelques secondes, refusant de céder à la nostalgie. Elle adressa quelques caresses à Caton, mis sa veste et sortit à son tour. Il était grand temps d'affronter sa vie. Et la première étape était son capitaine.
Si sa proposition tenait toujours évidement.

Le cœur battant, elle s'engouffra dans la bouche de métro. Il allait vraiment falloir qu'elle se trouve un autre moyen de transport.

Bureau de Bouchra

Appartement de Monica Lester

Un peu furieuse, Bouchra rentra dans son immeuble. Autant pour la proximité, il lui avait fallut presque une heure pour rentrer chez elle. Les accidents s'étaient multipliés. Mais pourquoi les gens sortaient-ils de chez eux ? L'humain est un animal décidément grégaire qui se regroupe au moindre problème. Eglises et temples devaient être plein à craquer en attendant la lumière.

A son étage, une lumière tremblotante de bougie sortait de l'appartement de Mme Ramirez, sa voisine. Elle se connaissait bien, la jeune fille ayant gardé ses 3 enfants quand elle était étudiante.
L'inspectrice passa la tête dans l'embrasure de la porte et découvrit Sa voisine en compagnie de deux couple qui discutaient doucement. Visiblement les voisins s'étaient rassemblés ici aussi.

- Bonsoir fit-elle doucement, tout va bien ici ?
- Oh mlle Bouchrrra (porto ricaine d'origine, elle gardait un fort accent hispanique). Je m'inquiétais. Vous autrrre policier devez être trrrès occupé cette nuit.
- On ne m'a pas contacté. D'autres quartiers sont touché je crois .
- Presque tous en fait, fit l'un de ces voisins qu'elle ne connaissait que de vue. Vous vous joignez à nous ?
- Oui pourquoi pas, je dépose ca et j'arrive.

Inutile de laisser trainer une valise volée chez sa voisine. Elle la laissa donc chez elle, enleva rapidement sa combinaison de moto, pris quelques secondes pour nourrir et caresser Caton, puis retourna partager un peu de chaleur humaine avec un gâteau aux myrtilles qu'elle avait fait la veille.

EDIT 27/02/10

Le soirée s'étalait agréablement. Les voisins, qu'elle ne connaissait pas, état sympathique bien que Mr Case, et malgré la présence de sa femme, lui fit un plat monumental. Elle se débrouilla pour révéler son badge, toujours à sa ceinture, ce qui le calma instantanément.

Lorsque son téléphone sonna, elle eut une certaine envie de maudire sa partenaire. 23h passée, c'était un peu abusé.On ne pouvait pas lui reprocher sa motivation... (conversation ).

Une fois terminé, elle retourna auprès de ses voisins pour en finir avec cette tarte et les bières que venait de ramener une des convives. Il fallait bien les boire, sinon elles allaient se réchauffer.

La nuit était déjà largement entamée, on avait même dépassé minuit quand le portable de Bouchra sonna. Apparemment les réseaux mobiles avaient des générateurs de secours ou alors l'appel de la jeune femme avait eu la chance de transiter par ceux qui n'étaient pas encore complètement éteint.

Quand elle décrocha elle put reconnaître une des personnes de l'accueil du SPD Center. L'homme visiblement déjà assez débordé lui signifia rapidement le motif de son coup de fil.

"- Inspecteur Mobasheer ? J'ai vu que vous habitiez près de l'église de Greenlake il y a eu un assez grave accident sur la route et on a que vous dans le coin, si vous pouviez aller faire un constat."

Le standardiste raccrocha sans même laisser le temps à la jeune femme de répondre. Visiblement il était pressé ce qui pouvait se comprendre dans l'état actuel des choses.

"- Haaan regarde maman, fit une voix d'enfant, sûrement l'un de ceux de la voisine de Bouchra, une lumière dans le ciel, wooooaaaah..."

Quand l'inspecteur revint dans la pièce, elle trouva tous ses occupants massés devant la fenêtre en train d'effectivement regarder un espèce de long couloir lumieux allant de la terre vers les nuages.

- Un constat ? non mais vous me prenez pour...

Inutile de s'engueuler avec une tonalité qui ne lui avait rien fait. Le dispatch devait vraiment être surchargé pour lui demander ca. En grognant, elle raccrochait quand Miguel, le plus jeune des enfants Ramirez, remarqua la lumière.

- Un rendez vous dans une église, une lumière vers le ciel... Ca doit être un signe pour que je me convertisse.

Sa voisine, très catholique, lui adressa un regard de reproche. Elle n'appréciait guère les blasphèmes, même humoristiques. Avec un sourire Bouchra s'excusa auprès de l'assemblée et retourna chez elle pour se changer.

Avant de sortir, son regard accrocha son reflet dans la miroir elle ne put s'empecher de rire.

- Mission de nuit, combi de cuir noire, moto... Michelle Pfeiffer n'avait aucune chance.

Rues

Hôpital

Jamais les 3 étages ne lui avait parut aussi haut. En arrivant en haut, essoufflée, la tête lui tournait.

- Mademoiselle, que vous-est il arrivé ??

Sa voisine avait décidément l'oreille fine. Bouchra se serait bien passé d'un tel accueil mais, manu-milari, elle se retrouva sur une chaise, un café devant elle. Les enfants étaient la aussi et leur présence, habituelle et un peu turbulente lui fit beaucoup de bien. Retour à la normale...

Après plusieurs minutes passées à écouter Mme Ramirez lui raconter la fin de soirée, Helen débarqua. Celle-ci était passée à l'hôpital ou on lui avait appris le départ de son amie. Elle ne se priva pas pour engueuler Bouchra d'être sortie si rapidement, puis laissa parler la jeune femme, afin qu'elle raconte sa nuit. Sans rentrer trop dans les détails, elle ne s'en priva pas. Parler lui faisait trop de bien pour qu'elle s'inquiète du secret professionnel.
Après 3 cafés, des œufs brouillés et quelques larmes, Helen prit le relais. Sa soirée avait été plus calme... Plus ou moins. Le black out avait frappé alors qu'elle était dans une soirée. Bouchra sentit qu'elle taisait certains passages de peur de choquer leur hôte.

- Helen, fit la jeune femme, peux-tu t'occuper de ma moto ? Vu que je ne pourrai pas dormir, je vas voir si on a besoin de moi au central.
- Vous devriez vous reposez mademoiselle, on vous a tiré dessus !
- Vous avez raison, je sais, répondit Bouchra, raisonnable. Mais je n'y arriverai pas. Mais je vous promet de ne pas faire de folie.

Bouchra resta sur sa position malgré et finit par sortir, flanquée de son amie a qui elle avait donnée les clé de sa moto. Elle passa récupérer une valise dans son appartement puis ressortie.

- Au fait tu as contacté ta mère, demanda Helen ?
- Non, je ne sais pas trop comment lui dire ca...
- Fais le aujourd'hui, sinon elle t'en voudras tu sais...

L'inspectrice maugréait alors qu'elle montait dans le taxi, et son ami rajouta :

- Je passe ce soir voir comment tu vas ; et tu me parleras de cet avocat un peu plus en détail. Il a l'air de t'avoir bien plut !

En souriant, elle claqua la porte et regarda son amie s'éloigner. Elle connaissait décidément Bouchra comme sa propre sœur

Commissariat

=>Hôpital central

Bouchra resta un long moment silencieuse. Elle regardait les rues défiler et devenir rapidement familières. Ils arrivaient chez elle.
Machinalement, elle voulut caresser la main de fatma à son cou, mais se rappela au dernier moment sa tenue. Elle se contenta donc de caresse la chaine, sans ouvrir sa veste.

- Allah et moi avons des rapport un peu... compliqués. En temps normal, je serai aller danser jusqu'au bout de la nuit. Un peu d'alcool et un beau mec aurait fait le reste.

Elle regarda son compagnon de voyage avec un sourire un peu contrit. Son mode n'était pas celui que l'on attendait généralement chez une musulmane.

- Vu que la quantité de médicament que j'ai absorbé, je pense que je vais me contenter de prendre quelques vacances. Un jour ou deux ne me feront pas de mal.

La voiture s'arrêta devant l'immeuble ou vivait Bouchra depuis des années. C'est à ce moment la qu'elle se fit la réflexion qu'il était grand temps de déménager. Elle n'était plus étudiante depuis bientôt deux ans mais refusait d'évoluer.

- Venez, vous n'allez pas rester sur le trottoir. Nous trouverons bien un autre taxi.

Rapidement, Bouchra les fit monter à son étage et rentrer dans l'appartement. Heureusement, personne n'était sur le pallier. Elle aurait eut bien du mal à expliquer la présence de Stanley.

- Faite comme chez vous, je n'en ai pas pour longtemps. Vous avez du rhum derrière le bar et de la bière au frais.

Elle referma rapidement la porte de la salle de bain. Cela lui faisait bizarre de sentir une présence chez elle. C'était bien sur loin d'être désagréable cela dit.
Elle se dévêtit rapidement et rentra dans la cabine de douche en serrant les dents quand le jet bouillant frappa son épaule blessée. Puis son corps se détendit et elle poussa un soupir de plaisir.
Pendant ce temps, dans le salon, un chat intrigué observait l'intrus avec curiosité.

Stan ne réagit pas au plan habituel de Bouchra pour se remettre de ce genre d’émotions. Ce genre d’excès immoraux ne faisait pas partie de sa vie. Il fallait reconnaître qu’il était d’habitude assez enclin à porter des jugements hâtifs envers les gens qui menaient ce genre de vie, mais ce qu’il avait vécu avec Bouchra la veille ne lui permettait pas ce genre de préjugés. Il savait ce qu’elle valait, que c’était une fille bien, et qu’elle était sans doute mal guidée. Il se montra nettement plus compréhensif à l’idée des vacances.

" Même une ou deux semaines ne vous feraient pas de tort. "

Stan se demanda ensuite comment Bouchra envisageait ses vacances et l’imagina comme ces étudiantes délurées en mini bikini en train de boire et faire la fête pendant le spring break en Floride. Peut-être s’était-il montré trop prompt à l’encourager.

Dans l’appartement, Stan prit une bière à la bouteille et commença à la boire calmement lorsqu’il fit la connaissance du chat de Bouchra. Elle n’était pas complètement seule finalement. L’avocat tendit sa main vers l’animal afin que celui-ci puisse sentir le bout de ses doigts et s’habituer à son odeur. Rassuré, le félin se laissa caresser derrière les oreilles par Stan qui buvait sa bière en admirant la déco.

Sachant qu'elle avait un invité, Bouchra évita de passer trop de temps sous la douche. Par contre elle se rendit compte qu'elle n'avait évidement pas pris de nouveau vêtements."Si ca, ca n'est pas un acte manqué..." pensa-t-elle en se moquant d'elle même.
Elle s'enroula dans une grande serviette et sortie de la salle de bain.

- Je vois que vous vous êtes fait un copain. Caton est un mercenaire. Dans 2 minutes il va vous montrer le frigo pour que vous lui donniez à manger.

En souriant, elle alla se chercher quelques vêtements, se demandant un peu perversement si il la regardait. Se sentir belle et désirable après la nuit et la journée qu'elle venait de passer ne lui ferait pas de mal.
Elle évita de vérifier néanmoins et retourna s'habiller dans la salle de bain. Quelques minutes plus tard elle était prête, vêtue d'un pantalon de toile et d'un pull en cache cœur. Son collier était maintenant bien visible. Elle s'était demande si Stan, qu'elle savait très catholique apprécierait, mais un peu de tolérance ne nuit pas.

Stan se retourna en souriant et s’apprêta à répondre à Bouchra quand il s’aperçut qu’elle n’était vêtue que d’une serviette. Il ne put s’empêcher de rougir et se retourna pour ne plus la voir, visiblement confus.

Pendant que la jeune femme s’habillait, le chat emmena l’avocat devant le frigo, conformément aux prédictions de sa maîtresse. L’avocat jeta un œil vers la salle de bain pour vérifier que l’inspecteur ne venait pas avant d’ouvrir la porte du frigo, de prendre un reste de blanc de poulet et d’en donner quelques morceaux au félin.

" Si elle te demande, tu diras que c’est pas moi. "

Stan rangea la nourriture en se disant se demandant ce que diraient les journaux s’ils apprenaient qu’un avocat puisse soudoyer ainsi un greffier.

Il reprit son téléphone pour rappeler un taxi qui, en principe, ne devait pas arriver trop longtemps après que l’inspecteur ait terminé de s’habiller.

Quand Bouchra revint, Stan remarqua immédiatement la main de Fatima qui pendait à son cou. Loin d’être embarrassé par ce symbole de sa confession, le protestant méthodiste fut rassuré que la religion faisait encore partie intégrante de la vie de la jeune femme, quoi qu’elle en pense. Il fallait bien que de là haut, Dieu la protège, elle en avait bien besoin.

Stan sourit, montrant par là qu’il commençait à se détendre après sa journée de travail. Ils quittèrent l’appartement de Bouchra, attendirent quelques instants, et montèrent dans le taxi qui les emmenait chez Stan.

Un peu inquiet, Stan s’enquit de l’état de la jeune femme blessée.

" Comment vous sentez-vous ? "